La rivière noire
Si les premières missions de combats se passent relativement bien début 1951, c'est en fin d'année que les choses se compliquent sur la rivière noire.Le convoi constitué d'un LCM et de LCVP, au alentours de dix heures (source Internet) les viets attaquent au bazooka et obus le convoi la plupart des embarcations coule, son camarade Ngyen est tué, lui qui est resté sur son LCM qui s’échoue sur un banc de sable, il a reçu un éclat d'obus à l'avant bras qui la traversé , son œil droit et lui aussi touché au niveau de la paupière et de l arcade, il perd connaissance il est récupéré par le pilote de l'hélicoptère et transporté à l'hôpital d Hanoï où il restera jusqu'au 24 décembre, il rentre passé noël avec les copains Il restera en Indochine jusqu'en 1953
Le récit de la page internet aha-helico-air.asso.fr
Le 22 décembre 1951 est une mauvaise journée. Vers 10 heures du matin,
Torricelli (PC du GATac Nord à Hanoi) est en émoi. Le lieutenant
Repelin, un jeune observateur de "Criquet" qui survole la rivière Noire
au nord de Hoa-binh, annonce de mauvaises nouvelles. Il est chargé, avec
son pilote, l'adjudant-chef Bazin, un « moustachu », de protéger un
convoi fluvial composé de quatre petits LCVP et d'un LCM légèrement
cuirassé, qui remonte de Hoa-binh sur Hung-hoa.
Les eaux de la
rivière Noire sont encore basses et il faut suivre un chenal fort étroit
qui, au sud de Tu-vu, passe à toucher la rive gauche - la rive viêt -
par suite de la présence d'un grand banc de sable au milieu du fleuve.
Les Viêts ont rapidement repéré la manœuvre obligatoire de nos bateaux
et ils ont amené sur la rive, très bien camouflés dans les arbres et les
herbes, plusieurs bazookas et de nombreuses mitrailleuses. Il ne leur
reste plus qu'à attendre leur proie.
Aussi, le 22 décembre,
Torricelli entend-il Repelin hurler dans ses écouteurs: «Les Viêts
bazookent le convoi, envoyez immédiatement la chasse ». Une patrouille
en l'air est rapidement détournée vers Tu-vu avec mission de faire taire
les bazookas. L'artillerie du Rocher Notre-Dame se met elle aussi en
action. Mais le drame a été court, des cinq bateaux touchés à mort,
trois coulent très vite, tandis que les deux autres réussissent à
s'échouer sur le banc de sable, où les survivants débarquent, puis se
jettent à l'eau pour rallier la rive droite, tandis que les
mitrailleuses viêts les poursuivent de leurs tirs. Très rapidement, le
"Criquet" s'aperçoit qu'il y a sur le banc de sable des blessés
incapables de rallier seuls la rive amie. il demande immédiatement un
hélicoptère. Mais se poser sans défense au milieu du fleuve, à portée
des rafales ennemies, est une mission de sacrifice. Nous ne disposons
alors que de deux hélicoptères, qui sont terriblement précieux, mais il
est impossible de ne pas tenter de sauver nos camarades. Nous décidons
d'envoyer le capitaine Santini, l'as des pilotes de« ventilateur »,
accompagné d'une patrouille de chasse chargée de le protéger. Nous
demandons en même temps à l'artillerie d'arroser la rive ennemie.
Santini
effectue alors une des plus dangereuses missions de sa splendide
carrière. Dès qu'il apparaît, en rase-mottes an-dessus de la rivière
Noire, il est salué par des rafales de mitrailleuses qui viennent,
semble-t-il, de partout à la fois. La chasse, qui mitraille
systématiquement la rive, ne voit rien et les Viêts bien camouflés
continuent à tirer. Cependant, Santini n'hésite pas. Il se pose sur le
banc de sable, descend de son engin et part en courant chercher les deux
blessés, incapables de se mouvoir, qu'un pli léger de terrain a protégé
des balles ennemies. il lui faut atteindre le premier blessé, le
prendre sur son dos, l'amener à près de deux cents mètres - parcourus
sous le feu - jusqu'à son Hiller 360, l'installer dans un des brancards
et recommencer pour le deuxième. Par un véritable miracle, il n'est pas
touché et peut re-décoller sans dommage, aux applaudissements de la
garnison du Rocher Notre-Dame et des marins indemnes qui ont pu s'y
réfugier.
La mission paraît terminée et la chasse part à
d'autres rendez-vous. Mais Santini, en amenant ses blessés à l'hôpital
Lanessan, à Hanoï, apprend par un "Criquet" qu'il y a encore un blessé à
ramasser sur le sable. il n'hésite pas à enfreindre les ordres qui lui
ont interdit de travailler sans protection de chasse, repart
tranquillement et, avec la même maîtrise - la même chance - sauve son
troisième blessé.